Ce lundi, le Vatican a de nouveau fait des déclarations homophobes. La Confédération suisse doit maintenant montrer l'exemple : l'Organisation suisse des lesbiennes (LOS) demande le retrait des gardes suisses, qui protègent le pape depuis 515 ans. Tant que les personnes LGBTIQA+ et leur mode de vie sont traités de manière hostile au Vatican, celui-ci ne devrait recevoir ni protection ni soutien financier de la part de la Suisse.

Muriel Waeger (elle), Autor:in de Muriel Waeger (elle) | 06.04.2021

Le pape François, qui est apparu à plusieurs reprises ces dernières années comme un partisan de l’amour entre personnes de même sexe, laisse faire. De plus, cette doctrine vaticane s’inscrit en faux contre les valeurs de la Suisse, et pourtant le Saint Siège bénéficie de la protection des gardes suisses depuis 515 ans : ceux-ci accompagnent le Pape lors de ses voyages à l’étranger, gardent les entrées de la Cité du Vatican et rendent de nombreux services au nom du Vatican. Toute personne de sexe masculin, catholique pratiquant et de nationalité suisse, ayant complété son service militaire en Suisse, peut s’inscrire à la Garde suisse.

La Confédération suisse entretient des liens diplomatiques, politiques et financiers avec le Vatican : en 2020, par exemple, le Conseil fédéral a financé à hauteur de cinq millions de francs la rénovation de la caserne des gardes suisses du Vatican, qui est réalisée par un bureau d’architectes suisse. La communication publique de la Confédération souligne à plusieurs reprises l’importance de la Garde suisse en tant que „lien“ avec la Cité du Vatican. Pourtant, la Suisse veut garantir, avec l’article 8 de la Constitution fédérale, que ses citoyen-nes soient traité-es de manière égale à l’intérieur et à l’extérieur de la Suisse et ne soient pas discriminé-es. Envoyer des soldats suisses et des citoyens au service d’un État qui discrimine et exclut une partie de la population est donc incohérent et impacte le bien-être et la sécurité de ces personnes. La Suisse a la responsabilité de protéger les soldats qu’elle envoie au Vatican.

Selon la LOS, la Confédération ne doit pas envoyer ses propres soldats au service d’un pays qui ne garantit pas les mêmes droits à toutes les personnes, quelle que soit leur orientation sexuelle, et qui, de surcroît, les discrimine ouvertement. Après la votation du 9 février 2020, les appels publics à la haine en raison de l’orientation sexuelle sont en effet punissables en Suisse, et non sans raison : qualifier l’amour homosexuel et queer de „péché “ a non seulement de graves conséquences sur la santé mentale de la communauté LGBTIQA+, mais aussi sur la paix sociale. La LOS exige donc le retrait de la Garde suisse du Vatican, ainsi que l’arrêt immédiat des relations financières, culturelles et politiques avec la Cité du Vatican, qui diffuse de telles inepties rabaissantes.