Une bière à la main après le travail, un conseiller national a tenté d’insulter les manifestantes de la grève féministe du 14 juin à Berne en les qualifiant de "club de lesbiennes". Ce qui était censé être une insulte, cependant, n'a rien donné.

Muriel Waeger (elle), Autor:in de Muriel Waeger (elle) | 16.06.2021

Les mouvements féministes et lesbiens partagent, en effet, une longue histoire commune. La tentative d’insulter les manifestantes avec le mot „lesbienne“ les a donc laissées impassibles. L’Organisation Suisse des lesbiennes (LOS) est solidaire avec les participantes à la grève féministe et les invite à devenir membres de son „club de lesbiennes“.

Alors que des termes tels que „lesbienne“ ou „gay“ étaient autrefois principalement utilisés comme des jurons, les militant-e-s et les organisations se sont réapproprié ces termes au cours des dernières décennies. „Le mot „lesbienne“ a encore aujourd’hui un pouvoir politique explosif“, déclare Tamara Funiciello, conseillère nationale socialiste et membre du comité de la LOS. „L’insulte supposée du conseiller national a manqué son but. Mais nous nous défendons avec véhémence contre les insultes : en tant que féministes et en tant que lesbiennes. “

Aujourd’hui encore, les bisexuelles et les lesbiennes sont victimes de discriminations, non seulement parce qu’elles sont des femmes, mais aussi en raison de leur orientation romantique et sexuelle. Elles ont toujours porté cette double oppression au sein du mouvement féministe. Les préoccupations des lesbiennes, des bisexuel-le-s et des gays sont d’ailleurs omniprésentes dans le féminisme contemporain. C’est pourquoi, selon Mme Funiciello, M. Heer ne fait que réaffirmer de vieux faits familiers. „Les lesbiennes sont et ont toujours été une partie importante du mouvement féministe et en sont fières.“

En tout état de cause, les participantes à la grève féministe sont les bienvenues à la LOS : „En tant qu’organisation féministe, nous sommes heureuses de voir chaque activiste faire partie de notre „club de lesbiennes““, déclare Muriel Waeger, co-directrice de la LOS.