Ce oui clair au mariage pour toutes et tous envoie un signal historique à la communauté queer en Suisse : il y a 30 ans, les droits des lesbiennes, des bisexuel-le-s et des gays étaient encore fortement négligés dans la politique suisse – avec les votations de cette année, ils sont maintenant au cœur de la société. Nous devons cette évolution aux militant-e-x-s et aux personnalités politiques qui ont œuvré pendant des décennies pour l’égalité des droits des lesbiennes, des bisexuel-le-x-s et des gays. C’est aussi grâce à l’engagement actif, ces derniers mois, de la communauté et de nos allié-es, que nous pouvons célébrer ce succès. Sans vous, cela n’aurait pas été possible : nous te remercions du fond du cœur pour ton engagement !

Des progrès avaient déjà été réalisés en Suisse avec le partenariat enregistré, mais ce n’était pas équivalent au mariage : maintenant, nous avons enfin les mêmes droits en matière de naturalisation facilitée, de régime matrimonial et de rentes de survivants. Et il ne s’agit pas seulement d’égalité, mais aussi de reconnaissance : l’ouverture du mariage aux amoureux et amoureuses de même sexe a aussi un grand effet symbolique. Avec ce oui ferme, l’électorat nous dit que notre amour mérite non seulement les mêmes droits, mais aussi le même respect.

Très vite, le thème principal de cette campagne de votations intensive n’a plus été l’union civile de deux adultes, mais la famille. Pour nous, étant donné que le droit du mariage comprend également des aspects du droit de la famille, le mariage pour toutes et tous sans accès à l’adoption et au don de sperme pour les couples de lesbiennes aurait été une étape intermédiaire trop petite. Notre persévérance a porté ses fruits. Le fait qu’envirion deux tiers de l’électorat suisse ait voté oui, non seulement au mariage, mais aussi à une meilleure protection des couples de même sexe et de leurs enfants est un énorme succès !

Maintenant, nous devons nous engager ensemble pour une protection complète des enfants des familles arc-en-ciel : les enfants des couples de femmes conçus grâce à un don de sperme médicalement assisté à l’étranger, ou en ayant recours à un don de sperme privé, devraient bénéficier des mêmes droits que les enfants des couples hétérosexuels !

Il est clair que les votations sur l’extension de la norme pénale anti-racisme (« Oui contre les discriminations » en février 2020) et sur le mariage pour toutes et tous ne suffisent pas pour garantir une égalité juridique complète et une bonne protection contre la discrimination – néanmoins, en ce 26 septembre, c’est la joie qui prime pour la LOS face à cette victoire politique.